Les attaques terroristes menées contre des installations d’Abqaiq et des champs pétrolifères voisins de Kurais, en Arabie Saoudite, le 14 septembre, ont provoqué une envolée des prix du brut sur le marché international.
Le prix de l’or noir dont l’Arabie Saoudite est le premier producteur mondial avec 11,525 millions de barils/jour, a gagné plus de 14% le samedi. Les attaques ont contraint le royaume à réduire sa production journalière de plus de la moitié 5,7 millions de barils par jour : l'équivalent de 5% de la consommation quotidienne mondiale.
Le lundi 16 septembre, soit deux jours après l’attaque, le Brent de mer du Nord était encore en hausse de plus de 10%, un niveau jamais égalé depuis la guerre du Golfe en 1991, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), se gagnait à près de 9%, sa plus forte hausse journalière depuis le 22 juin 1998.
Même si les différents marchés connaissent une décélération de la tendance haussière des prix par rapport au samedi 14 septembre, les experts ne parient pas sur un retour aux prix d’avant l’attaque avant plusieurs semaines, voire des mois.
Dans ce contexte, la hausse des prix du carburant à la pompe est inévitable. Tous les pays du monde se préparent donc à ce choc qui ne tardera pas à se faire sentir au niveau du consommateur final, selon plusieurs sources spécialisées. Citée par un quotidien français, Aude Fischer, porte-parole du site Carbu.com, spécialisé dans la comparaison des prix du carburant, affirme que les prix à la pompe « sont déjà montés en flèche dès ce week-end », et pourraient malheureusement connaître une nouvelle flambée.
« On peut s'attendre assez rapidement à une augmentation de l'ordre de 4 ou 5 centimes » parce que « les grandes sociétés répercutent au jour le jour l'évolution des prix sur le marché de Rotterdam sur l'essence et le gazole », confirme Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), selon une source française.
Les cibles, touchées par l’attaque terroriste revendiquée par les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, étaient considérées comme le talon d'Achille de l'économie mondiale par les spécialistes. Le pétrole brut, tout juste extrait, est nettoyé et préparé pour l'exportation dans ces usines du complexe industriel d'Abqaiq, au Nord-Est du pays. Près de 70% des ventes de pétrole saoudiennes transitent par ces installations d'Abqaiq, qui sont les plus importantes au monde. Elles sont reliées par pipeline aux champs pétroliers les plus vastes de la planète, comme Ghawar.
Une polémique a cours sur l’origine de l’attaque, ravive les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran d’une part et l’Arabie Saoudite et l’Iran d’autre. Le Royaume qui a rassuré sur sa capacité à maintenir un certain niveau d’approvisionnement de la consommation mondiale de façon à éviter une pénurie, a reçu le soutien de plusieurs pays arabe. Il joue la prudence et appelle à une enquête internationale.
David Ya