L’Afrique contribue pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais demeure, selon les experts, le continent le plus menacé par les changements climatiques.
Un forum annuel pour encourager les investissements climatiques en Afrique devrait voir le jour, bientôt. C’est le groupe de la Banque africaine de développement (Bad) qui annonce la bonne nouvelle le 19 août dernier. Elle intervient quelques jours après l’atelier international sur la préparation des projets d’investissement pour la Réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts (Redd+) en Afrique qui a eu lieu du 13 au 15 août 2019 dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan.
Au cours de cette rencontre, rappelle le groupe de la Bad, des experts en gestion durable des forêts venant de 18 pays africains se sont engagés à organiser annuellement un forum sur les investissements Redd+, en vue de mobiliser des fonds destinés à la lutte contre le changement climatique sur le continent. Une soixantaine d’experts africains de la Redd+, participant à l’atelier, ont adopté « Les résolutions d’Abidjan » qui préconisent également la création et le maintien d’un réseau d’experts africains sur la Redd+.
En plus, elles recommandent la promotion de mécanismes d’échanges entre les pays, l’engagement du secteur privé dans la Redd+ et la désignation de points focaux du réseau dans les cinq régions de l’Afrique. La Redd+ est le mécanisme international conçu dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) pour offrir une compensation aux gouvernements, aux communautés, aux entreprises ou aux particuliers des pays en développement pour les actions entreprises en vue de réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts en dessous du niveau de référence établi. L'objectif est d'atténuer les effets du changement climatique en réduisant les émissions nettes de Gaz à effet de serre (Ges), grâce à l'amélioration de la gestion forestière.
« La Banque est là pour soutenir vos efforts. Nous voulons aider à faciliter votre accès direct aux financements climatiques et nous allons aider à trouver des fonds pour appuyer les programmes dans les pays », a rassuré Phillips Gareth, chef de division au département Changement climatique et croissance verte de la Bad. Il a, à l’occasion, exprimé le vœu de voir une mise en œuvre rapide des résolutions de la rencontre d’Abidjan. « C’est la première fois que je rencontre ensemble des experts africains sur la Redd+. Ceci est un premier pas, car nous avons beaucoup à faire pour aller de l’avant. Nous sommes prêts à accompagner les pays africains dans la lutte contre le changement climatique », ajoute le représentant de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), Koiro Fujino, partenaire de l’atelier.
Représentant le ministre ivoirien de l’Environnement et du développement durable, Parfait Kouadio, conseiller technique, a fait remarquer que la rencontre d’Abidjan « a permis à nos pays d’être mieux outillés pour accéder aux ressources du Fonds vert pour le climat ». « C’est ensemble que nous devons porter la voix de l’Afrique devant les instances de prise de décisions portant sur le financement de la mise en œuvre de la Redd+. Le dialogue interafricain avec les parties prenantes reste nécessaire pour l’atteinte de l’objectif de la réduction des gaz à effet de serre. La Côte d’Ivoire continuera à jouer la part qui est la sienne pour la réalisation des propositions pertinentes, conclut-il.
La rencontre d’Abidjan arrive à un moment où l’Afrique, forte de plus de 1,2 milliard d’habitants, contribue pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais demeure, selon les experts, le continent le plus menacé par les changements climatiques.
ANOH KOUAO