Condamnée à six mois de prison pour avoir pris part à une manifestation interdite, l’avocate qui est aussi accusée de « rébellion en groupe », « d’hostilité contre la patrie », « d’immigration clandestine» et « d’incitation à l’insurrection » dans l’affaire du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) risque la peine de mort. Portrait de cette nouvelle figure féminine de la politique camerounaise.
À bord du Toyota Prado de couleur noire qui la conduit vers la frontière nigériane ce 26 février, Michèle Ndoki prend toutes ses précautions pour sortir en toute discrétion du pays. Son compagnon qui reste son seul intermédiaire avec le reste du monde fait de même en éteignant son téléphone, après avoir brièvement répondu à quelques coups de fil. L’avocate se sent en danger depuis qu’elle a reçu trois balles dans la cuisse en marge d’une manifestation du MRC. Pendant près d’un mois, elle a vécu recluse dans sa résidence de Limbe. Las de cette situation, elle compte sur ce périple pour se mettre en sécurité.
Mais le voyage va tourner court. Bien que drapée d’une longue robe en pagne et d’un grand foulard voilant presque son visage, les éléments du poste-frontière d’Ekok n’ont aucune peine à reconnaître celle qui vient de s’illustrer comme la vedette des audiences du contentieux postélectoral par ses plaidoiries. L’officier qui l’interpelle ne dispose pas de mandat d’arrêt, il lui présente une « liste d’activistes politiques interdits de quitter le territoire » sur laquelle figure son nom. L’avocate proteste, même si elle sait qu’elle ne pourra pas lui faire entendre raison.
Lire la suite sur: jeuneafrique.com