La pratique du sexting, c’est-à-dire le fait d’échanger par voie électronique, en particulier le téléphone portable, des textes ou (surtout) des photos à caractère sexuel, présente des risques réels pour la sexualité et la santé mentale des jeunes adolescents.
Une étude britannique récente indiquait que 60% des adolescents avaient déjà été sollicités pour envoyer une photo d’eux dénudés, que 40% de ceux qui s’étaient photographiés nus avaient effectivement envoyé une photo, et que 15% l’avaient même adressée à une personne qu’ils ne connaissaient pas personnellement. Même si ces proportions peuvent varier d’un pays à l’autre, elles donnent une idée de l’ampleur du phénomène.
Des campagnes d'information et de sensibilisation
Des chercheurs canadiens (université de Calgary) ont synthétisé des données recueillies dans le cadre de 23 études regroupant au total quelque 42.000 jeunes (12 - 17 ans, moyenne d’âge de 15 ans, 52% de filles). L’intention consistait à cerner l’influence du sexting sur le comportement sexuel et la santé mentale.
Le résultat met en évidence une association « significative » entre le sexting et une sexualité à risque (précocité, partenaires multiples, protection et contraceptiNton déficientes…) et une santé mentale exposée à davantage de problèmes (anxiété / dépression, alcool, stupéfiants…). Ce n’est pas systématique et inéluctable, mais le sexting augmenterait donc le risque sur ces deux plans, singulièrement chez les adolescents les plus jeunes. On peut supposer, mais ce n’est pas une certitude, que plus il est pratiqué, plus il devient pénalisant.
En tout cas, les chercheurs estiment que « des campagnes d’information et de sensibilisation, à l’adresse des jeunes et de leurs parents, sont nécessaires pour renforcer la prise de conscience face à ce phénomène et à ses conséquences, afin d’aider les jeunes, dans cet univers technologique de plus en plus envahissant, à mieux gérer leur développement personnel, social et sexuel ».