Le Ghana mise sur les commémorations du 400e anniversaire du début de l'esclavage pour dynamiser son secteur touristique. Mais en cette "Année du retour", décidée par le président Nana Akufo-Addo, les autorités espèrent surtout convaincre les descendants des esclaves de s'installer définitivement dans le pays.
Ils sont nombreux à avoir répondu à l'invitation du Ghana. À l'occasion des commémorations du 400e anniversaire du début de l'esclavage, des milliers de visiteurs afro-américains se sont rendus dans le pays où 2019 a été officiellement déclaré l'"Année du retour" pour les descendants d'esclaves.
Le Ghana fut l'un des importants pays de départ de la traite négrière entre les XVe et XVIIIe siècles. Situé à 150 km de la capitale Accra, le fort de Cape Coast en est le triste symbole. Ici, des dizaines de milliers d'Africains ont été emprisonnés avant de partir pour les Amériques. Depuis que le président américain Barack Obama en a visité les geôles en 2009, l’endroit est devenu un rite de passage pour les touristes afro-américains.
"C'est ‘l'Année du retour’ et je pense que beaucoup d'autres personnes doivent venir ici pour parcourir l'Histoire et comprendre nos racines parce qu'en comprenant, nous pouvons nous assurer que cela ne se reproduira plus jamais", indique Roxanne Caleb, pasteure venue des États-Unis.
Depuis plusieurs années, le Ghana tente d'inciter les Afro-Américains à découvrir leurs origines. Avec "l'Année du retour", le pays espère voir augmenter son nombre de visiteurs.
Objectif : accueillir 500 000 touristes en 2019, contre 350 000 en 2018. Mais les autorités comptent surtout convaincre les descendants d'esclaves de s'installer pour de bon.
Entre 3 000 et 5 000 Afro-Américains se sont installés au Ghana en 10 ans.
Un phénomène qui tend à s'accélérer.